Véron (Louis-Desire) : Louis-Désiré Véron est un journaliste, homme politique et directeur d’opéra français (Paris, 1798 – idem 1867).
Extraordinaire odyssée que celui du bon docteur Louis-Désiré Véron qui fut interne des Hôpitaux de Paris en 1823. Déçu par la médecine en un temps où l’on ne pouvait faire carrière à Paris sans « être bien-né », il prend une étonnante revanche sur la société, après avoir fait fortune par hasard dans la pharmacie en exploitant la pâte pectorale du pharmacien Regnauld, après la mort de celui-ci.
Il se désintéressa alors de la médecine et commença une carrière de journaliste par des articles politiques dans The Daily et en tenant la rubrique théâtrale dans Le Messager des Chambres.
En 1829, il fonde la Revue de Paris dans laquelle il inaugure la formule « la suite au prochain numéro » en publiant des romans-feuilletons.
Il innove dans le journalisme en tant que précurseur de la publicité médicale. Il dirige, de main de maître, l’Opéra de Paris, rue Le Peletier, de 1831 à 1835, l’une des plus belles périodes. Il y crée notamment, pour le lyrique, « Robert le Diable », de Meyerbeer et « La Sylphide », de Filippo Taglioni, l’une des pièces maîtresses du ballet romantique, interprétée par la propre fille du chorégraphe, Marie Taglioni. Véron en sera le protecteur. Malgré un physique ingrat, compensé par un esprit hors du commun, Véron séduira Rachel (pseudonyme d’Élisabeth Félix), la plus grande tragédienne du Théâtre-Français de l’époque.
Il inaugure la situation de directeur-entrepreneur de l’Opéra, l’exploitant à son propre compte sous le contrôle du Gouvernement et avec l’aide de ce dernier. Il y réussit d’ailleurs très bien et est un des rares directeurs de l’institution à faire des bénéfices.
Il devient aussi copropriétaire et directeur du journal Le Constitutionnel en 1838. Il en devint le seul propriétaire en 1844 et n’hésita pas à payer 100 000 francs, somme énorme pour l’époque, pour y faire paraître en feuilleton Le Juif errant d’Eugène Sue. Sous sa direction, Le Constitutionnel soutint la politique de Thiers. Il sera élu député au Corps législatif en 1852 et 1857.
Louis-Désiré Véron atteint le sommet de la gloire et sa salle à manger devient l’une des tables gastronomiques les plus courues de Paris, grâce aux talents de sa cuisinière normande hors-pair, Sophie, qui, dit-on, se surpassait avec le canard aux olives et le gigot braisé aux haricots.
On doit aussi à Véron la qualification du « Tournedos », car il aimait la viande de bœuf tranchée, épaisse (ce qui n’était pas l’usage à l’époque). Ceci désespérait les garçons de restaurant qui préféraient le servir derrière son dos. En cuisine classique, on a donné le nom de Véron à une sauce normande parfumée aux herbes et additionnée de fumet ou de fond de veau, pour poissons panés ou grillés.
Les principales publications de Louis-Désiré Véron :
– Mémoires d’un Bourgeois de Paris, comprenant la fin de l’Empire, la Restauration, la
– Monarchie de Juillet, la République jusqu’au rétablissement de l’Empire, 1853-1855
– Quatre ans de règne. Où allons-nous ? 1857
– Nouveaux Mémoires d’un bourgeois de Paris, 1866.
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